La commune 1871

declaration de la commune

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Voire le film « La commune  »  de Peter Watkins

Nous sommes en mars 1871, tandis qu’un journaliste de la Télévision Versaillaise diffuse une information lénifiante, tronquée, se crée une Télévision Communale, émanation du peuple de Paris insurgé… Dans un espace théâtralisé, plus de 200 acteurs interprètent, devant une caméra fluide travaillant en plans séquences, les personnages de La Commune – tout particulièrement la population du quartier Popincourt dans le XIème arrondissement – pour nous raconter leurs propres interrogations sur les réformes sociales et politiques (…)
Créée à Montreuil en 1999 – dans les locaux de La Parole Errante d’Armand Gatti, là où Georges Méliès érigeât ses studios – La Commune est donc une création outsider. Avec un budget très faible mais grâce à l’étonnante énergie relationnelle de près de 300 comédiens et techniciens convaincus par la pertinence du sujet et l’évidence du propos, Peter Watkins, après 2 mois de préparation intense, a pu reconstituer et restituer en 13 jours – par un processus de tournage chronologique continu – l’exceptionnelle et effroyable expérience de La Commune. En se situant au plus près des gens du peuple – qu’ils soient gamins de la rue, ouvriers, artisans, petits patrons, fonctionnaires, soldats, intellectuels, curés, bourgeois…- dans le Paris de 1871, La Commune de Peter Watkins – en créant des passerelles avec notre société actuelle – nous réveille pour nous rappeler que l’histoire est un matériau vivant, en devenir, et qu’à tout moment nous pouvons en devenir les acteurs lucides, conscients et responsables.

source: http://www.commeaucinema.com/film/la-commune

La Commune de Paris désigne une période insurrectionnelle à Paris qui dura deux mois environ, du 18 mars 1871 jusqu’à la « semaine sanglante » (21 – 28 mai). Cette insurrection contre le gouvernement issu de l’Assemblée nationale, qui venait d’être élue au suffrage universel, établit une organisation proche de l’autogestion pour gérer la ville.

Dans plusieurs autres villes de France (Marseille, Lyon, Saint-Étienne, Narbonne, Toulouse, Le Creusot, Limoges[1]), des communes furent proclamées à partir du 23 mars 1871, mais elles furent toutes rapidement réprimées. Pour Karl Marx, c’est la première insurrection prolétarienne autonome.

Thiers avait commandé la construction des fortifications qui entouraient Paris, alors qu’il était ministre de Louis-Philippe. Il avait conçu cette enceinte pour défendre la ville contre des ennemis, mais avait aussi déjà calculé à l’époque que, pour mettre un terme aux insurrections populaires, il suffisait d’enfermer les insurgés dans la ville, puis de les réprimer. En février 1848, Thiers avait vainement proposé ce plan au roi Louis-Philippe, pour briser la révolution parisienne.

Le 17 mars 1871, Thiers et son gouvernement, évaluant mal l’état d’esprit des Parisiens, envoient la troupe sous le commandement du Général Vinoy au cours de la nuit s’emparer des canons de la butte Montmartre. Ce même jour, Thiers prend soin de faire arrêter Auguste Blanqui (républicain révolutionnaire insurrectionnaliste surnommé « l’Enfermé » parce qu’il avait passé plus de la moitié de sa vie dans les prisons des rois et de l’empereur) qui se reposait chez un ami médecin à Bretenoux (Lot). De là, il le fait transférer en Bretagne, sous surveillance militaire, avec ordre de tirer en cas d’évasion.

Le 18 mars, à Montmartre, au matin, le peuple parisien s’oppose à la troupe venue chercher les canons, puis, rapidement, celle-ci fraternise avec lui. Un peu partout dans Paris la population s’en prend aux représentants supposés du gouvernement, élève des barricades et fraternise avec la troupe. Deux généraux, Claude Lecomte et Clément Thomas (responsable de massacres en juin 1848), sont fusillés rue des Rosiers (en partie rue du Chevalier-de-La-Barre actuelle). C’est le début de l’insurrection. Thiers gagne Versailles. Environ 100 000 Parisiens, surtout provenant des quartiers chics de l’ouest parisien ou fonctionnaires, l’y suivent. Il semble qu’au cours des semaines suivantes, une bonne moitié de la population parisienne quitta la capitale.

Les canons du 18 mars passant aux mains des insurgés

Les canons du 18 mars passant aux mains des insurgés

Les élections sont organisées le 26 mars pour désigner les 92 membres du Conseil de la Commune. Compte tenu des départs de Parisiens avant et après le siège de Paris par les Allemands, et de ceux qui suivent Thiers à Versailles (100 000 selon les dires de Thiers) les abstentions sont d’environ 25 pour cent, nombre normal pour l’époque. L’élection d’une vingtaine de candidats « modérés », représentant les classes aisées, montre que les élections furent relativement libres. Les arrondissements de l’est et du nord (XVIIIe, XIXe, XXe, Xe, XIe), le XIIe et le XIIIe dans le sud ont voté massivement pour les candidats fédérés. Les Ier, IIe, VIIIe, IXe et XVIe ont quant à eux voté massivement pour les candidats présentés par les maires du Parti de l’Ordre (environ 40 000 voix) et les abstentions y ont été très importantes. En fait 70 siègeront, du fait de la démission rapide d’élus modérés et de l’impossibilité pour certains d’être présents à Paris (par exemple Blanqui) et des doubles élections. Le Conseil est représentatif des classes populaires et de la petite bourgeoisie parisiennes. On y trouve 25 ouvriers, 12 artisans, 4 employés, 6 commerçants, 3 avocats, 3 médecins, 1 pharmacien, 1 vétérinaire, 1 ingénieur, 1 architecte, 2 artistes peintres, 12 journalistes.

Toutes les tendances politiques républicaines et socialistes sont représentées jusqu’aux anarchistes. Parmi la vingtaine de « jacobins », admirateurs de la Révolution de 1789 et plutôt centralisateurs, on trouve Charles Delescluze, Félix Pyat, Charles Ferdinand Gambon, Paschal Grousset… À peine plus nombreux les « radicaux », partisans de l’autonomie municipale et d’une république démocratique et sociale, tels Arthur Arnould, Charles Amouroux, Victor Clément, Jules Bergeret, etc. On compte une dizaine de « blanquistes », adeptes de l’insurrection avant-gardistes, comme Jean-Baptiste Chardon, Émile Eudes, Théophile Ferré, Raoul Rigault, Gabriel Ranvier… Quelques « proudhoniens », partisans de réformes sociales siègent : Léo Fränkel, Benoît Malon, Eugène Varlin… Enfin des « indépendants » ont été élus, tels Jules Vallès et Gustave Courbet…

Rapidement le Conseil de la Commune se divise en « majorité » et « minorité ». Les majoritaires sont les « jacobins », les « blanquistes » et les « indépendants ». Pour eux le politique l’emporte sur le social. Se voulant les continuateurs de l’action des Montagnards de 1793, ils ne sont pas hostiles aux mesures centralisatrices voire autoritaires ; cependant ils voteront toutes les mesures sociales de la Commune. Ce sont eux qui imposeront la création du Comité de Salut public le 1er mai par 45 voix contre 23. Les minoritaires sont les « radicaux » et les « internationalistes » proudhoniens, ils s’attachent à promouvoir des mesures sociales et anti-autoritaires, ils sont les partisans de la République sociale. Ces tendances se cristalliseront le 28 avril, lorsque les majoritaires imposent la création d’un Comité de salut public, organisme que les minoritaires refusent car il leur semble contraire à l’aspiration démocratique et autonomiste de la Commune. Si ces luttes d’influence sont incomprises d’une grande partie des Parisiens, les deux tendances feront combat commun dès l’entrée des troupes versaillaises dans Paris.

À côté de ces personnalités, il ne faut pas oublier l’extraordinaire effervescence politique que manifestent les classes populaires de Paris. La tension politique est maintenue par les élections à répétition, le 26 mars pour le Conseil de la Commune et le 16 avril pour des élections complémentaires. Les cérémonies officielles permettent aussi les rassemblements : l’installation du Conseil de la Commune à l’hôtel de ville le 28 mars, les obsèques du socialiste Pierre Leroux à la mi-avril, la destruction de l’hôtel particulier de Thiers, la démolition de la Colonne Vendôme le 16 mai. Mais surtout la population peut se retrouver dans de nombreux clubs pour y discuter de la situation, proposer des solutions voire faire pression sur les élus ou aider l’administration communale. Réunis dans les lieux les plus divers, ils permettent à des orateurs réguliers ou occasionnels de faire entendre les aspirations de la population, en particulier la mise sur pied d’un nouvel ordre social favorable aux classes populaires (comme le Club de la Révolution animé par Louise Michel). Si ces clubs sont nombreux dans les quartiers centraux (Ier, IIe, IIIe, IVe, Ve et VIe arrondissements), les quartiers chics de l’ouest parisien n’en comptent aucun (VIIe, VIIIe et XVIe). Les clubs se fédérèrent le 7 mai afin d’avoir des contacts plus efficaces avec le Conseil de la Commune. S’ajoutant aux titres déjà existants, plus de 70 journaux sont créés pendant les 70 jours de la Commune. Mais la liberté de la presse est restreinte dès le 18 avril, et le 18 mai le Comité de Salut public interdit les journaux favorables au gouvernement Thiers. Les journaux les plus influents sont Le Cri du Peuple de Jules Vallès, Le Mot d’ordre d’Henri Rochefort, L’Affranchi de Paschal Grousset, Le Père Duchesne de Vermersch, La Sociale avec madame André Léo, Le vengeur de Félix Pyat, La Commune.

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Chute de la colonne Vendôme de André Adolphe Eugène Disderi (1819 - 1889)

Chute de la colonne Vendôme de André Adolphe Eugène Disderi (1819 - 1889).« La Commune de Paris, considérant que la colonne impériale de la place Vendôme est un monument de barbarie, un symbole de la force brute et de la fausse gloire, une affirmation du militarisme, une négation du droit international, une insulte permanente des vainqueurs aux vaincus, un attentat perpétuel à l'un des trois grands principes de la République française, la fraternité, décrète : La colonne de la place Vendôme sera démolie . » - Placard de la Commune de Paris-


Une Réponse to “La commune 1871”

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